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Mandat ad hoc

Le mandat ad hoc est une mesure de prévention qui permet à l’entreprise qui n’est pas en cessation des paiements de rétablir rapidement sa situation. Elle peut ainsi négocier amiablement avec ses créanciers (fiscaux, sociaux, fournisseurs, banquiers, bailleurs, etc.). Le recours à cette procédure confidentielle est payant.

    Toutes les entreprises (y compris le micro-entrepreneur) quelle que soit leur taille ou leur chiffre d’affaires peuvent recourir au mandat ad hoc.

    L’entreprise peut utiliser le mandat ad hoc lorsqu’elle se trouve dans l’une des situations suivantes :

    • Difficultés économiques (par exemple, perte d’un marché)

    • Difficultés financières (par exemple, retard dans le paiement des cotisations sociales ou des impôts, difficulté de remboursement d’un crédit)

    • Difficultés sociales (par exemple, litige entre associés)

    Attention

    L’entreprise qui est déjà en cessation des paiements ne peut pas recourir au mandat ad hoc.

    L’entreprise doit demander la nomination d’un mandataire ad hoc au tribunal.

    À savoir

    Seul le dirigeant de l’entreprise en difficulté (entrepreneur individuel ou représentant légal de la société) peut demander la nomination d’un mandataire ad hoc.

    L’entreprise s’adresse au tribunal de commerce ou au tribunal judiciaire, selon l’activité exercée :

    Il faut compléter le formulaire de désignation d’un mandataire ad hoc suivant :

    Ce formulaire, daté et signé, doit être accompagnée des documents suivants :

    • Extrait Kbis ou numéro unique d’identification (Siren)

    • État des créances et des dettes accompagné d’un échéancier et de la liste des principaux créanciers

    • État actif et passif des sûretés et engagements hors bilan

    • Comptes annuels

    • Tableau de financement, situation de l’actif réalisable et disponible (valeurs d’exploitation exclues) et du passif exigible des 3 derniers exercices (si ces documents ont été établis)

    • Attestation sur l’honneur certifiant l’absence d’état de cessation des paiements

    Cette demande doit être déposée ou envoyée en 2 exemplaires au tribunal de commerce :

    • soit auprès du greffe du tribunal de commerce du lieu du siège de l’entreprise

    Où s’adresser ?

     Greffe du tribunal de commerce 

    • soit en ligne par l’intermédiaire du tribunal digital

    La demande de désignation (ou requête) doit préciser les éléments suivants :

    • Présentation de l’entreprise (activité, emploi, chiffre d’affaires et résultats)

    • Difficultés économiques, financières, sociales ainsi que les besoins de financements

    • Mesures de redressement envisagées (par exemple les délais de paiement et remises de dettes)

    • Nom du mandataire ad hoc (si le chef d’entreprise souhaite en proposer un)

    La demande de désignation d’un mandataire ad hoc est accompagnée des documents suivants :

    • Numéro unique d’identification (Siren)

    • État des créances et des dettes accompagné d’un échéancier et de la liste des principaux créanciers

    • État actif et passif des sûretés et les engagements hors bilan

    • Comptes annuels

    • Tableau de financement, situation de l’actif réalisable et disponible (valeurs d’exploitation exclues) et du passif exigible des 3 derniers exercices (si ces documents ont été établis)

    • Attestation sur l’honneur certifiant l’absence d’état de cessation des paiements

    Le chef d’entreprise doit adresser sa demande au président du tribunal judiciaire du lieu du siège de l’entreprise :

    Où s’adresser ?

     Tribunal judiciaire 

      Après avoir étudié la demande de mandat ad hoc, le président du tribunal reçoit le dirigeant afin de recueillir ses observations sur la situation de l’entreprise.

      À la fin de l’entretien, si le président du tribunal juge la demande fondée, il rend une ordonnance de nomination du mandataire ad hoc. Celui-ci est souvent un administrateur judiciaire.

      À savoir

      Le dirigeant peut proposer le nom d’un mandataire ad hoc au président du tribunal.

      Dans l’ordonnance de nomination, le président précise les éléments suivants :

      • Objet de la mission : elle consiste le plus souvent à aider le chef d’entreprise à négocier un accord avec ses principaux créanciers dans l’objectif d’obtenir des rééchelonnements de dettes.

      • Durée du mandat : généralement 3 mois, renouvelable plusieurs fois

      • Conditions de la rémunération du mandataire ad hoc : le chef d’entreprise donne son accord sur les conditions de rémunération du mandataire ad hoc avant sa désignation. Cet accord est consigné par écrit et annexé à l’ordonnance de nomination du mandataire ad hoc. La rémunération est ensuite fixée dans une convention de rémunération signée par le président du tribunal.

      La décision nommant le mandataire ad hoc est communiquée par lettre recommandée avec accusé de réception au chef d’entreprise qui en a fait la demande. Elle est également communiquée pour information au commissaire aux comptes (CAC).

      En revanche, le comité social et économique (CSE) (lorsqu’il existe) ou les salariés ne sont pas informés.

      À savoir

      La désignation du mandataire ad hoc n’est pas publiée. La procédure reste donc confidentielle.

      L’objectif du mandataire ad hoc est d’aider le chef d’entreprise à rétablir la situation afin d’éviter la cessation des paiements.

      Par exemple, il va accompagner l’entreprise pour débloquer une situation conflictuelle, renégocier des contrats en cours, négocier à l’amiable des accords ou des rééchelonnements de dettes avec les principaux créanciers (banquiers, organismes fiscaux et sociaux, fournisseurs, etc.). Toutefois, rien ne peut être imposé aux créanciers ou aux partenaires de l’entreprise.

      Pendant la durée du mandat ad hoc, le dirigeant continue à diriger et gérer seul son entreprise. Le mandataire ad hoc n’intervient pas dans la gestion de l’entreprise.

      Le mandat ad hoc prend fin à l’issue du délai fixé dans l’ordonnance de nomination.

      Deux situations se présentent :

      • Réussite de la mission du mandataire ad hoc (avec par exemple signature d’un accord entre les créanciers et l’entreprise)

      • Échec de la négociation du mandataire ad hoc. Dans ce cas, l’entreprise peut s’orienter vers une procédure de conciliation ou une procédure collective.

      À savoir

      Le chef d’entreprise peut arrêter à tout moment la mission du mandataire ad hoc.

    Prévention des difficultés des entreprises

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